Icônes dans le Pays de Montbéliard

Icône vient du grec et veut dire image. Dans le livre de la Genèse, on lit « Dieu crée l’homme à son image »… La plus belle icône c’est donc l’homme. Ecrire une icône va nous permettre de mieux nous connaître, de vivre un bon moment ensemble pour sentir la présence de Dieu dans nos vies et dans celles de ceux qui nous entourent.

Pour éviter l’idolâtrie et donc ne pas répéter l’épisode du veau d’or, il a longtemps été interdit de représenter Dieu en image. Au IVème siècle, la communauté de St Luc a considéré que puisque Jésus s’était fait homme, on pouvait représenter le Christ à condition qu’en le regardant on retrouve sa parole. Trois critères ont alors été imposés :

 Utiliser un procédé qui permette une conservation dans le temps (portraits d’El Fayoum de la Haute Egypte)

 Ne pas faire de représentations en relief (pour éviter l’idolâtrie)

 Représenter la Bonne Nouvelle qui a été transmise.

L’icône est une transcription en image de la parole de Dieu, c’est une écriture et donc comme toute écriture elle va posséder ses propres règles. C’est un alphabet de formes et de couleurs. Comme la parole de Dieu a été gravée sur la montagne et dans le cœur de l’homme, l’iconographe va lui aussi graver la parole de Dieu sur sa planche. L’icône est relation : relation triangulaire entre ce qu’elle représente, l’iconographe et la personne à qui elle est destinée.

Dans l’icône, c’est Dieu qui vient à nous, la perspective va donc être différente. On entre dans une vision de l’invisible et on se laisse regarder par l’icône. Les premiers chrétiens n’ont pas voulu faire une « photo » de Jésus mais nous font entrer dans un mystère. Tout ce qui est représenté sur une icône doit être justifié bibliquement. Comme les récits de la Bible, ce qui est important ce n’est pas le fait mais c’est de nous permettre de comprendre quelle a été son influence.

La planche… une aventure

Tout le cosmos est dans la planche pour rendre gloire à Dieu. On y trouve donc

• le monde végétal (bois de la planche)

• le monde minéral (Blanc de Meudon, craie)

• le monde animal (colle de peau de lapin ou de poisson)

• le travail de l’homme (toile)

La planche peut être creusée. Cette étape est un peu compliquée et nécessite un bois adapté, nous pouvons la border de balsa. Si la planche représente l’univers, le "creux" va symboliser le lieu du mystère.

La planche est aussi notre ossature, la toile notre chair et plus tard dans la gravure nous ferons couler l’ocre rouge, comme le sang dans nos veines.

La planche est blanche. Le blanc est le rassemblement des couleurs, couleur de Dieu. Il nous confie la création, il nous donne une page blanche à écrire…. Comme Abraham, nous partons dans un monde inconnu, humain et divin pour découvrir que Dieu est au plus profond de nous.